On se raconterait que c’est une histoire…
Elle se maquillait trop. Elle vivait entourée de potiches, de bibelots de toc et de broc. Elle ne supportait pas la solitude.
Elle avait failli en mourir. De n’avoir pas été aimée. Ni aimante. Peut être jamais aimable.
Elle n’aimait qu’elle, d’ailleurs. Et pensait qu’il devait en être ainsi. Etre aimée. Une évidence. Une exigence.
Cela fonctionnait parfois. D’autres fois, beaucoup moins… Monde d’apparences où les fards sont rois. Paillettes sur une coque de noix vide. Rose irisé pour colmater une ride, mascara bleu pour défier un bonheur dont la recette s’échappe ineluctablement.
Faut ramener du thé d’Angleterre, passer des dimanches au bord de lacs suisses, s’envoler pour New-York et n’avoir rien à se dire, inviter des gens-dits-amis les samedis soir, mégotter sur le champ’, et étiqueter ses boîtes à chaussures. Jules le chat et les enfants se débrouillent bien tous seuls. Tant que leur vie ne tourne qu’autour de la sienne.
Evidente exigence, on a dit !
Un coup de blush pour un nouveau mariage. Il est riche. Il fait comme si. Le regard des autres vernit la coquille de noix, mais ne la remplit pas.
Un bateau, une berline, une nouvelle maison. Elle vernit ses ongles sur la terrasse.
La gare est tout près. Je suis sur le quai, prête à partir très loin, heureuse, étrangère à ce néant en rose et bleu.
Oursine
Une femme fardée de cosmétiques qui rappelle une femme à nouveau d’actualité.
Là, j’étais sur le quai avec toi Oursine. J’attendais le train mais j’étais déjà en voyage à tes côtés.