‘Katami’ 2010 Photo argentique
Printemps dernier.
Une expo collective. Mon regard s’attarde sur une série de photographies. Je suis prise par ces images…une certaine vision du vide et de l’absence.
En sortant, j’emporte une carte de l’artiste.
Derniers jours d’été. Aujourd’hui, Naohiro Ninomiya me reçoit dans son atelier. Vue sur la cour intérieure et thé. ‘Trop parfumé’, s’excusera-t-il.
Entre temps, j’ai visionné ses clichés, jme suis baladée sur son site. Jme suis souvenue que j’avais déjà entendu parler de son travail …
‘Vacillements’ 2008 Bulgarie, Japon tirage argentique
Aujourd’hui, le photographe me raconte.
Ce Japon qu’il a découvert, en s’en éloignant, les escales en Europe, et cette métropole, où malgré les rigueurs hivernales, il s’est installé et s’y plait. Il me raconte la photographie, le geste pour capturer l’instant, pour aller au delà de la peine et l’oubli. Il est aussi question de vieillesse, et de souffrance. Nao se dit ‘faible’, trop enclin à être impregné de cette vie qui s’achève et s’éloigne. Je réponds ‘sensible’, il me tacle de politesse !
‘[…] quelquechose chuchote sous mes yeux[…] et quelquefois j’ai le coeur serré. ‘ Naohiro Ninomiya
Ses photos sont comme des portraits de personnages évaporés. Il dit ce qui a été, et n’est plus, le flou de l’âme, les corps fantômes, les pétales de cerisiers au sol.
Nao s’interroge, m’interroge sur ce que l’on gardera. Il me dit, toute une vie à apprendre, à aimer, à profiter et que transmet-on nous ? Que transmet-on de nous ? Serait ce jamais assez ?
Quelle est la raison de tout cela ?
Une phrase m’a apaisée par sa justesse. Ecrite à propos de la Liepvrette, une rivière qui traverse Ste Marie aux Mines, Nao y dit ‘Elle continue à consoler le coeur des habitants, tout au long de son cours.’
Vos photos, Nao, ont certainement la vocation d’être consolantes…
Oursine
NB: Je me suis un peu brûlée la langue, mais le thé était parfait ! Merci de m’avoir reçue.
‘Sonomana’ Japon 2004 tirage argentique