Chère petite Grindr,
Juillet. Alors comme promis, je te dédie cette bafouille.
Tu déplores, étant félinE, de voir ta page Facebook, assaillie de moches pubs, encensant les régimes, les achats compulsifs de chaussures et les rencontres au romantisme taillé sur mesure.
Alors je m’en vais te narrer une histoire, qui, en son temps, m’aura plongée dans les abîmes de la perplexité. Comme tu le sais, peut être, il m’est donné chaque année de lire les copies d’étudiants aspirants-journalistes. Or cette année là, le sujet était le suivant : ‘C’est dingue ! Je n’y crois pas …’.
Quatre-vingts copies plus tard, moi non plus, je n’y croyais pas !J’aurais pu construire deux piles distinctes et les ranger, n’en déplaise à certains, l’une dans une pochette bleue, l’autre dans une pochette rose. Ou faisant fi, de l’archi-chromatique cliché, dans des pochettes orange et verte
Je pensais pourtant que nous avions dépassé le cliché de l’homme chasseur-cueilleur et de la femme gardienne-du-feu. Or, il n’en était visiblement rien ! Car, là où les rêves des filles s’auréolaient de vie à deux et de mariage, qu’au fond, il soit blanc, romantique ou déjantés, les rêves des garçons se perdaient en voyages lointains et autres explorations… J’ai eu envie de leur dire que la vie, leur vie au futur allait être coton, parce qu’ils rêvaient grave en parallèle …
Alors tu vois, petite Grindr, y a du taff, pour qu’on puisse conjuguer égalité ET singularité…
Je t’envoye un sourire digne de Cheshire et te souhaite un bel été,
Oursine