Aujourd’hui Alexi me raconte la Russie. Celle de Brejnev. Je dis la Russie, il dit l’Union Soviétique.
Alexi me raconte le juriste échoué dans une province industrieuse de Leningrad. Il me raconte les réunions idéologiques du mardi matin. Tous les mardis matins. Le vin à 23°. Aux fruits rouges et jaunes. Rances.
Il me raconte la porte du cinéma local poussée un soir de désoeuvrement désenchanté. Il me raconte Belmondo, le flic, ‘le Solitaire’.
Qui lui raconte à lui, le boulevard des Capucine, le Trocadéro…Juste Paris.
Il me raconte être sorti et avoir acheté à la librairie du coin, l’unique livre en français. Un précis de grammaire qui prenait la poussière sur l’étagère depuis 27ans, parole d’Alexi ! Il me raconte…un rouble et vingt kopecks, et l’apprentissage de la langue française démarré le soir même.
Trois ans plus tard, Alexi descendait le boulevard des Capucines et rêvait sur les marches de la Sorbonne.
La France est devenu son pays.
Alexi dit qu’il faut avoir des rêves. C’est une porte vers des mondes meilleurs.
Je n’ai rien à ajouter.
Bon week end les Oursins !
O.